Depuis des années, les experts débattent pour savoir si l’IA pourrait un jour dépasser le contrôle humain. Certains pensent que c’est improbable ; d’autres préviennent que ce n’est qu’une question de temps. Comme l’a déclaré Geoffrey Hinton, pionnier de l’IA : le risque se situe entre 1 % et 99 %.

Quelle que soit la probabilité, un fait est clair : l’IA progresse rapidement. Ces systèmes deviennent plus puissants, plus autonomes et bénéficient de certains des plus grands investissements industriels de l’histoire. Les conséquences seront mondiales, et l’Afrique ne peut se permettre d’être exclue du débat.

À mesure que l’IA de pointe se déploie dans la santé, l’éducation, la gouvernance et au-delà, il faut se poser les questions suivantes :

Nos institutions sont-elles prêtes ?
Nos politiques anticipent-elles les risques ?
Protégeons-nous notre capacité à orienter l’IA vers le bien public, tout en respectant nos valeurs, cultures et traditions ?

C’est l’objectif de The Big AI Debate : Africa’s Outlook, une nouvelle série de webinaires en collaboration avec le programme Artificial Intelligence for Development Africa (AI4D).

Au cours de trois conversations, nous explorerons les perspectives africaines sur les débats d’IA les plus urgents :

Sécurité de l’IA : Quelles promesses et quels risques pour les sociétés africaines.
IA et Science en Afrique : Comment l’IA peut accélérer la découverte, renforcer la recherche et relever les défis critiques en santé, agriculture et climat.
Débat sur l’AGI : Comprendre ce que l’Intelligence Artificielle Générale pourrait signifier pour l’avenir de l’Afrique.

Premier webinaire – Sécurité de l’IA : Perspectives africaines

Points clés :

1. La sécurité de l’IA est une préoccupation large, holistique et contextuelle pour l’Afrique : La sécurité de l’IA dépasse les craintes techniques ou de "superintelligence", englobant des enjeux démocratiques, de droits humains, socio-économiques et environnementaux spécifiques au continent africain. Une approche interdisciplinaire est nécessaire pour traiter les nuances locales, comme la rareté des ressources, le contexte culturel et les défis de gouvernance existants.
2. Les risques d’usage abusif de l’IA sont immédiats et significatifs : Le travail de Mino Health AI Labs montre qu’un système d’IA entraîné sur des données biologiques pourrait concevoir des agents toxiques, remettant en question l’idée que les systèmes de pointe ne peuvent pas créer d’agents de guerre biologique. Les développeurs doivent anticiper ces usages dangereux ("red teaming") car les acteurs mondiaux pourraient déjà le faire, rendant les mesures réactives trop tardives.
3. La coordination continentale et la capacité institutionnelle sont essentielles pour la sécurité et les opportunités économiques : L’Afrique doit renforcer ses institutions locales comme l’Institut de Sécurité de l’IA et accroître la littératie publique pour gérer efficacement les risques liés à l’IA. La sécurité de l’IA est également liée à l’accès aux marchés : sans normes régionales de sécurité et de gouvernance, les pays africains risquent d’être exclus des marchés mondiaux et de manquer d’importantes opportunités économiques